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La vie des activités loisirs de notre association

FORUM LECTURE N° 24 : La fille qu'on appelle de Tanguy Viel

Le roman s’articule entre une jeune femme Laura, 20 ans et quatre personnages.

Son père, Max Le Corre, boxeur en fin de carrière qui reprend du collier lors d’un dernier combat et chauffeur du Maire.

Le Maire Quentin Le Bars qui va devenir Ministre.

Franck Bellec, gérant du Casino et manager du boxeur au moment de sa gloire.

Hélène, la sœur de Bellec, ancienne maîtresse du boxeur « vainqueur » qui a provoqué le départ de Marielle, l’épouse et de Laura, la fille.

Le roman de Tanguy Viel se lit comme un scénario, on voit les images des diverses scènes au gré des lignes. Film, théâtre…à chacun sa lecture et son interprétation.

Au départ nous pouvons être déçus par le sujet qui fleure bon l’actualité sur le consentement, le harcèlement, le « me too »

 Le Roman est structuré en deux périodes.

·      Le père demande une faveur au Maire : trouver un logement pour sa fille qui est revenue vivre dans la ville après avoir eu une expérience de mannequin, d’icone publicitaire. Le Maire accepte de la recevoir.

L’intrigue commence lorsqu’elle pénètre dans le bureau du Maire : un logement, oui, ce n’est pas facile …  

Et depuis le début il ne l’avait pas quittée des yeux, plongeant dedans comme dans un lac volcanique dont il ne voulait pas voir les rives, la laissant à son silence à elle se demandant ce qu’elle devait dire, comme si on l’avait obligée à être là et que maintenant on l’obligeait à quémander quelque chose.

Vous savez, elle a dit, ce n’est pas moi qui me serais permis de vous demander quoi que ce soit mais mon père a insisté pour…

De fil en aiguille il a évoqué un travail….qu’elle lui laisse ses coordonnées sur son carnet personnel, il lui a tendu sa carte de visite.

Le Maire en appelle à Bellec pour résoudre l’équation appartement et travail.

Bellec accepte le deal de l’équation perverse : logement et travail dans son casino.

En fait l’emprise commence, le contrat non signé s’impose, le prix à payer s’installe sournoisement.

Même si Bellec lui avait dit qu’il passerait voir « si tu es bien installée », elle lui a ouvert la porte de la chambre attribuée par Bellec.

Lui 48 ans, maire de la ville, elle 20 ans étudiante. Il s’assoit sur le lit et dans une mise en scène avare de mots, il lui impose le prix à payer comme si tacitement elle avait compris au préalable son rôle en acceptant le deal initial.

Pas de violence, seulement le ballet implacable d’une fellation.

Il y a eu cette fois et plusieurs fois ensuite : la fille qu’on appelle.

Puis Hélène dévoile la situation à son père la veille de son match.

Celui-ci perd son match, fracassé dans le coma. Il n’est plus en mesure de boxer et encore moins d’être le chauffeur du Maire.

·      Devant l’état de son père et oui elle a relancé le Maire pour un dernier arrangement depuis qu’il devenu Ministre de la mer.

Elle a pris le train pour Paris, il est venu, il n’a pas voulu l’aider pour trouver une activité à son père. Sidérée, dépitée, de retour en ville elle a déposé plainte.

Ensuite à lire….

C’est un livre dont on savoure le style, la richesse des métaphores qui illustrent à merveille les ressentis des personnages, la perception de la ville-port, une ambiance à la Chabrol.

Tanguy Viel traduit avec subtilité le flottement de Laura, la sidération puis la détermination.

Zut avant de conclure cette fiche de lecture me revient en boomerang le célèbre livre de Marguerite Duras : l’Amant.

Je laisse aux sociologues des années 2050, aux critiques littéraires de 2020 (année de la pandémie) d’oser faire un parallèle.

Signé non pas Furax mais F.Dubail

FORUM LECTURE N° 24 : La fille qu'on appelle de Tanguy Viel
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