3 Février 2022
Naïma est la fille de Hamid et Clarisse. Hamid, Algérien d’origine, est arrivé en France en 1962. Ses parents Ali et Yema se sont retrouvés dans l’obligation de fuir le village de Kabylie où la culture de l’olive les faisait vivre. Ali a participé à la guerre de 39/45 en combattant dans les lignes Françaises. La lutte entre les partisans de l’indépendance de l’Algérie et ceux en faveur de « l’Algérie Française » a divisé les hommes, les familles, terni les relations personnelles de bonne entente entre Français installés là-bas et Algériens.
La décennie noire a frappé. Ali, a été épinglé de l’étiquette Harki. Déchiré, craignant pour sa vie et celle des membres de sa famille, il a choisi de quitter son pays avant la réquisition de sa terre et de ses biens. Il lui fallait payer le prix de la trahison. Au camp de Rivesaltes, les conditions d’accueil des Harkis sont empreintes de dureté voir d’oppression, certainement pas de reconnaissance pour services rendus à la France. Les logements sont insalubres. La perte de repères est totale. L’inactivité s’additionne et le tout engendre une violence inévitable. Ali et Yema se taisent, et, profil bas, ravalent la rancœur. Ils rament pour rester dignes. Après des années de camp, un emploi stable et un appartement HLM vont les propulser dans une autre région.
Hamid le petit garçon n’oubliera jamais Annie, la petite copine de jeux Française dans l’Algérie de son enfance. Et c’est avec Clarisse qu’il se marie en France et aura des enfants.
Naïma, enfant de la troisième génération, vit plutôt heureuse entre ses deux familles la Française et l’Algérienne, loin, très loin de la trajectoire de vie de son père taiseux. Jusqu’au jour où l’occasion s’offre à elle de franchir la Méditerranée, d’aller découvrir le village de son grand père Ali et de sa grand-mère Yema.
Un bon livre pour prendre conscience (s’il en est besoin) des douleurs engendrées par l’exil.
Fiche de lecture : Rachel