Déambulations d'une confinée N° 6 La peur

Vendredi 13 mars, la France met en berne l'activité pédagogique avec l'annonce de la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires. Les parents sont priés de se convertir en pédagogue zélé, les étudiants désertent les campus.

Samedi 14 mars à minuit était ce le premier signe du couvre feu économique en arrêtant l'activité des bars et restaurants ?

Le vrai tocsin a résonné le 17 mars en introduisant l'idée de la guerre et du confinement.

Chacun a pris à la hâte ses dispositions en regroupant ses ouailles ou en recrutant l'alter égo du confinement.

Mobilisation générale axée sur la santé et l'alimentaire...

Les médias sont mobilisés sur un unique sujet qui met au placard les migrants, le terrorisme.

Face à cette déferlante planétaire dont la cause se nomme Coronavirus musclé de 15 gènes, nous sommes priés de rester chez nous sans autre procès.

La vie ordinaire s'organise et nous assistons à l'émergence de comportements aléatoires qui frisent la désinvolture, l'inconscience, le courage....l'obéissance.

On s'indigne du manque de moyens, on vocifère sur l'incompétence, la non prévoyance d'une pandémie qui pourtant avait été soulevée par quelques sommités scientifiques voire par Bill Gates.

L'Ouest est épargnée et fait appel d'air pour des parisiens en quête d'espaces, de mer et de sables.

Les maires jouent aux gendarmes et aux voleurs.

Les grandes surfaces se frottent les mains, les hôpitaux tournent à plein régime surtout dans l'Est et l'Ile de France.

Le carnaval de Venise qui n'a pas dû avoir lieu ou du moins n'a pas fait la une tant l'Italie dès la fin de nos vacances de Février crépitait sous le nombre de personnes atteintes.

Face à ces évènements qui nous tombent sur la tête, un sinistre sentiment a diffusé dans nos esprits la Peur.

Cette Peur n'est jamais bonne conseillère...

Les dictons affluent : la peur n'écarte pas le danger....

Mais notre monde dispose t-il des outils adéquats pour en faire l'évaluation des risques....

Bulle reboucle dans sa tête les principes de l'évaluation : danger et exposition...

Le danger est considéré comme réel au regard du nombre de soldats tombés sur le champ de bataille de la pandémie mais ce nombre est il significatif à l'échelle planétaire ?

Parlons de l'exposition, vaste sujet …

La Peur s'installe à tous les étages :

Peur d’attraper ce virus, de le transmettre, de mourir.

Peur d'en réchapper avec des séquelles physiques.

Peur des retombées économiques de l'après confinement.

Peur de perdre son espace de liberté.

Peur que demain ne soit plus pareil.

Peur que demain soit pire qu'aujourd'hui.

Peur de perdre nos proches.

Peur de ne pas savoir profiter du présent.

Peur que les riches tirent encore plus leur épingle du jeu.

Peur que les pauvres inondent l'espace.

Peur de la révolte sous jacente liée à l'inégalité sociale.

Peur que la Nature nous flanque une belle branlée.

Peur que la nouvelle génération demande des comptes aux séniors.

Peur que l'intelligence soit remisée au placard.

Peur que nos gouvernants endossent le costume de dictateur.