Déambulations d'une confinée N° 10 Parc

Aujourd'hui 23 avril

Bulle ne va pas mettre de gants pour vous montrer du doigt ni se dissimuler derrière un masque fusse t-il de protection.

Etat de guerre comme l'a proclamé notre Président lors de sa première allocution.

Bulle a pris conscience de cet ennemi invisible à l'oeil nu qui pourtant s'accroche à vous comme un morpion sur un pubis douteux.

En cas de nuage radioactif où la réponse sanitaire est le confinement, on dispose par contre d'un détecteur pour évaluer l’exposition au valeur seuil.

Le compteur Geiger bien rangé dans la cave va pouvoir déterminer votre degré de contamination.

En ce qui concerne les actes terroristes qui ont mobilisés la population française avec le slogan : Nous sommes Charlie, puis l'épisode du Bataclan, nous avons en face des ennemis identifiés, nommés que nos forces de sécurité vont traquer …

Et pour le coronavirus, pas de compteur geiger à portée de la main.

Il faut se surveiller, prendre sa température, interpréter les signes de fatigue, être à l'affut du nez qui coule, de la toux galopante, de la perte d'odorat, de goût....il faut s'en remettre à la médecine dépassé pour jouer du goupillon dans le nez ou le test sanguin.

Bref pas fastoche. Se sera toi qui seras le loup contaminé...on joue à cache cache.

En fait pour supporter le confinement il faut s'exercer à un jeu mental qui consiste à se mettre en état de régression infantile.

Imaginez vous dans votre parc lorsque vous étiez enfant.

Parc douillet quand même avec des jouets avec comme motif de laisser les parents tranquilles ou la nounou de service.

A la limite si votre postérieur gonflé de couches Pampers vous le permet, vous pouvez arpenter en marchant le périmètre confiné en vous tenant éventuellement aux barreaux.

Cette cage  symbolise les mesures de barrière dont nous sommes devenus coutumiers.

Rien au delà du périmètre du confinement...

Deux cas s'imposent.

Soit le baby s’accommode de cet espace protecteur et développe son imaginaire en attendant paisiblement qu'un nouvel événement le tire par le haut pour d'autres plaisirs notamment gustatifs ou un barbotage bien mérité ou bien il hurle, pleure, chouine toute la journée pour de guerre lasse un adulte le sorte de son parc.

Voilà la solution mettons nous dans notre parc avec nos jouets favoris et voguons dans l’imaginaire qui n'a pas été encore taxé.

Plus de courses effrénées pour « shoppiner » comme des malades en faisant chauffer à blanc la carte au risque de finir dans le rouge à la fin du mois.

De toute façon quelle urgence avons nous pour amasser de nouveaux équipements dans le dressing.

Inutile de penser à acheter des « Louboutin » car l'équation à deux inconnues : prix, temps d'utilisation n'est pas en faveur de l'achat raisonnable.

Songez à la délicatesse, à la fidélité de vos chaussons éculés par le temps de leur mise non pas à pied mais dans vos pieds.

Je nous accorde, nous les Femmes, ou comme Julio « Vous les Femmes »  que le rendez vous manqué avec notre traiteur de cheveux nous pèse sur la patate et aurait tendance à nous plomber le moral qui peut être déjà dans les chaussettes.

Plus de couleurs, de mèches subtiles pour auréoler notre visage, plus de carré rajeunissant, plus de coupes sophistiquées pour remonter la pendule du temps qui passe....en confinement.